C'est arrivé...
Ce n'est pas qu'on l'ignorait, on s'en doutait et peut-être même qu'on l'attendait. Tu es entrée hier soir à l'hôpital! Tu n'as que 14 ans.
C'est un choc pour moi et ta mère, on est sans mots... tiraillés entre les "pourquoi", les "qu'est-ce qu'on a fait" ou "qu'est-ce que l'on aurait pu ne pas faire" afin d'éviter tout cela et la colère que tu n'aie pas compris à temps le mal que tu te faisais.
J'ai beaucoup pensé la nuit dernière... et j'en viens aux conclusions suivantes:
- Depuis 1 an ½, tu ne manges plus convenablement...
- Tu n'as plus de règles...
- Tu as toujours froid recouverte en plein été d'une doudou laineuse pour te garder au chaud...
- Tu as demandé a ne pas avoir de fête afin de te sauver de je ne sais pas trop quoi..
- Tu as soigneusement évité une grande partie des réunions familiales de Noël que tu aimais tellement il y a 2 ans...
- Tu t'isoles de plus en plus, angoissée à la moindre idée d'avoir à affronter un repas loin du cocon familial...
et au travers de tout cela
- Tu ne prend pas "vraiment" de poids... grappillant ici et là quelques livres, les reperdant, les reprenant...
- Tu as grandis, annihilant du même coup toute prise de poids...
- Tu avoues ne manger que parce que l'on te le demande...
- Tu essaies souvent de ne pas terminer une assiette... de sauter un verre de lait... de manger "léger"...
- Tu prends 1 heure pour manger, grignotant d'avantage ton repas qu'autre chose...
Si on avait eu le moindre soupçon que tout cela t’inquiétait et que tu aurais eu la volonté de te prendre en main on n'en serait pas arrivé à cette extrémité... mais rien n'arrivait.
En fait "Anna" avait pris le contrôle et menait maintenant ta vie. L'Anorexie était en train de devenir UN MODE DE VIE s'implantant d'avantage à chaque jour.
J'ai peur que l'aménorrhée (l’absence de règles chez la femme) t'empêche d'avoir des enfants dans l'avenir... que la décalcification de tes os te conduise vers des problèmes de gens âgés avant tes 40 ans (déjà que tes antécédents génétiques ne t'avantage pas du tout de ce côté). J'ai également peur que tu en décèdes...
Je t'ai doucement touché le dos en fin de semaine, j'y ai compté chacune de tes vertèbres et j'ai pu sentir chaque trou entre tes côtes... j'ai eu un frisson.
Donc, nous devions cesser cette spirale qui était en train d'avaler ce que tu pourrais devenir et qui allait compromettre tout ton avenir et ta joie de vivre.
Pardonne-nous chérie...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire