jeudi 30 juin 2016

Jour 10 - Le temps passe

Bonjour chérie...

Déjà 2 ans et demi..

Depuis 2014 ma vie a complètement changé. En partie à cause de toi... et je ne t'en veux absolument pas!

Ta condition principalement, couplée à quelques autres éléments, à mis-en-branle ma séparation d'avec ton ancienne belle-mère.

Je sais maintenant qu'elle t'avait prise à partie. Insinuant qu'à cause de toi, elle et moi, nous nous éloignions. Qu'elle t'avait menacé de ne pas "en faire à ta tête", qu'elle serait toujours de mon côté. Je sais maintenant que tu étais effrayée par une personne qui s'octroyait le droit de jugement sur tout et pour rien.Je sais maintenant que tu n'aimais pas cette personne. Je sais aussi que tu m'aimais bien... préférant renoncer à nos semaines plutôt que de subir les jugement d'une personne aveugle à ta douleur.

Je te le jure, j'ai bien essayé de lui expliquer. Je lui ai parlé en long et en large de nos multiples rencontres avec les thérapeutes, avec les intervenants sociaux, avec les médecins, avec tout les "istes" de la terre. Rien n'y faisait. Je lui ai expliqué les théories, les comportements à privilégier, les efforts que nous mettions à te comprendre ta mère et moi... Rien n'y faisait.. Toujours elle me remmenait COMMENT MOI je devais réagir, comment je devais te parler, ce que je devais faire.
J'ai timidement essayé de suivre sa recette... mais NON, elle était trop déconnectée.
Je me suis fermé tranquillement à cette personne qui m'avait aimé et que j'avais aimée, mais qui ne m'écoutait plus.

...

Tu sais quoi?

C'est la meilleure des choses qui me soit arrivée!

C'est toi, c'est en partie toi qui m'a emmené ailleurs et je t'en remercie.

MC est maintenant dans nos vies pour le mieux. Tu l'aimes bien, je l'aime, ton frère et ta sœur l'Adorent. Ta mère l'apprécie.

Ça ne prouve qu'une chose... tu n'es pas que de "l'anorexie". Tu es et demeure MA FILLE et ça je l'apprends avec humilité après toutes ces années à essayer de te "sauver".
Ta condition n'est rien... tu continues à exister... nos vies ne sont pas suspendues en attendant que tu "reviennes".
En fait toutes ces années tu as continué à nous influencer, à influencer nos vies. Tu es demeurée notre petite fille à nous... et ça je l'avais oublié, pardonne moi|

Je bénis le ciel que tu sois maintenant revenue me voir, que maintenant on se soit retrouvés. Que tu viennes même en dehors de tes heures de garde.

Elle est belle la vie , faut la chérir.

Je t'aime.